Il n’est pas obligatoire d’introduire la lettre par une formule de politesse (il en faudra quand même une quelque part, c’est la moindre des choses) ; l’accroche est personnelle, et a pour but de faire envie au lecteur par le ton, un rythme particulier, un mot fort de sens…

Tes 2 ou 3 années en STD2A t’ont forcément appris quelque chose : essaye de voir sur quels points tu as évolué (la méthode, l’organisation, l’aspect théorique ou technique…) et met-les en avant. Mais garde à l’esprit que tu n’es pas le seul arts appliqués à convoiter les Écoles, DNMADE, Beaux-Arts ou autres formations ; quoi qu’on en dise, le programme est à peu près le même pour tous, et les projets se ressemblent. Sans dénigrer ton apprentissage en STD2A (c’est pas rien quand même), fais valoir au maximum ton expérience personnelle de la création. Un workshop? Des cours de dessin en extra-scolaire ? Une initiation au codage HTML ? Valorise-les! Ils te permettent de te différencier des autres et d’affirmer à la fois ton identité créative et ton initiative personnelle.

Exposer ses qualités, c’est normal : la lettre est très courte, on ne voudrait pas gâcher notre premier contact avec l’école – donc le plus souvent, on explique à quel point on est parfait. Mais la sincérité est aussi une grande qualité : et plutôt de l’écrire directement, on en témoignera en admettant ses défauts (parce qu’en plus de sincère, on est modeste). Pas tous, et pas ceux qui n’ont pas trait au domaine de la création ou de l’apprentissage ; mais ceux dont peut découler un avantage sont intéressants. Reconnaître que tu es autoritaire, par exemple, insinue que tu peux superviser un groupe pour un travail.

Surtout, reste humble. Ok, tu as fait arts appliqués, tu as une bonne moyenne, tu dessines bien ou que sais-je encore – mais tu es un pioupiou. Tu n’as pas la science infuse (désolés), tu ne sais pas tout sur tout après avoir lu ton manuel, tu n’es pas (encore) l’étoile montante du design français, et il se peut que les autres candidats qui postulent pour cette formation aient plus d’expérience : tu es encore au tout début de ton apprentissage. Reste conscient du chemin qu’il te reste à parcourir.

Et tes profs de français, puis de philo, puis d’arts appliqués ont dû te le répéter un million de fois au moins (mais il y en a toujours un qui le fait quand même, alors on rappelle) : ne t’adresse pas directement au lecteur. Vraiment. Une telle familiarité peut être très mal prise.

Tu ne t’adresses pas à cet établissement par hasard : explique clairement ce que l’école ou la formation peut t’apporter, et ce qui t’intéresse chez elle plutôt qu’une autre. Pour cela, il te faudra peut-être te renseigner un peu plus sur l’école, ses valeurs, sa pédagogie… En effet, cela peut prendre du temps ; mais tu montreras ainsi au lecteur que tu as une idée précise de que ce que tu cherches.

Les formules de politesse sont nécessaires à une bonne première impression, mais ne te perd pas en paroles de courtoisie : privilégie les formules courtes (ex : cordialement)

Soyons clairs : un caractère correspond à une lettre, un chiffre, un signe de ponctuation, un espace ou un retour à la ligne… TOUT compte. Essaye d’adapter la structure de ta lettre de façon à « gaspiller » le moins de caractères possibles.

Cependant, ne néglige pas pour autant les espaces et (surtout) les retours à la ligne : ils permettent de créer des pauses visuelles et d’aérer un texte dense, déplaisant à lire.

1500 caractères, c’est peu. Un tiers de page, environ. Autant te dire qu’il faut être efficace : clarifie tes propos, utilise un vocabulaire précis qui ne demande pas trop d’explications, et évite les phrases à rallonge.